devenir-bon-eleve.fr

1-Qu’est-ce qu’un "bon élève" ?

mercredi 10 août 2016 par Annick Blanc

Nous n’avons pas tous les mêmes représentations du "bon élève".

Voici ce que personnellement je mets derrière ces deux mots : "bon élève".

On peut discuter du système scolaire français pendant des heures. On peut y repérer ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas ou mal... On peut imaginer un tout autre fonctionnement (ah !...les pays scandinaves avec leurs très bons résultats mis en avant dans les médias !...) Mais je me place ici dans le système scolaire tel qu’il qu’il est en ce moment et je parle de "bon élève" pour ce système-là, avec son fonctionnement actuel :
- 1 classe
- 1 professeur devant la classe...
- ...et votre enfant qui va devoir endosser ce "costume d’élève" pour un certain nombre d’années... .

De façon générale, être "un bon élève", c’est :

  • être capable de lever le doigt à bon escient pour répondre aux questions du professeur,
  • repérer dans l’exercice proposé ce qu’on sait déjà faire
  • repérer aussi ce qu’il reste à apprendre pour réussir la tâche demandée.
  • savoir mettre en oeuvre divers savoirs, capacités, connaissances, méthodes qui paraissent "évidents", "intuitifs" aux yeux de la plupart des gens...mais qui manquent, justement, aux élèves dits "en difficulté".

Le "bon élève" ne sait pas forcément tout, mais il a conscience de ce qu’il sait déjà...et de ce qu’il ne sait pas encore ! Et il a idée qu’il pourra s’appuyer sur les connaissances qu’il a déjà pour en construire de nouvelles...

Les apprentissages prennent plus de sens lorsque l’enfant est capable de se dire : "Ça, je sais le faire, il me faut apprendre maintenant cette partie et je m’en sortirai..."

Il voit pourquoi le professeur est en train de lui apprendre telle ou telle chose...même si cela ne le passionne pas : il comprend que les connaissances se construisent en s’appuyant sur d’autres connaissances déjà acquises et il sera prêt à faire un minimum d’efforts pour apprendre ce qu’il ne sait pas encore... Il comprend qu’il existe des liens entre les diverses matières enseignées...même si lui-même ne les détecte pas encore...

Le "bon élève" sait où il en est de ses apprentissages, il est capable de s’auto-évaluer.

S’auto-évaluer, cela peut s’apprendre et c’est un apprentissage à faire dès les petites classes...

Arriver au collège avec cette capacité d’auto-évaluation de ses apprentissages est, me semble-t-il, un des piliers pour y réussir.

Les enfants qui n’en sont pas capables risquent fort de se trouver en échec au collège où tout est fractionné : heures de cours, matières ...et même professeurs qui changent à chaque heure ! Quel lien, quel sens y trouver ?

D’autre part, en plus de cette capacité d’auto-évaluation, il existe aussi un certain nombre d’autres savoirs, connaissances, capacités...(peu importe le mot employé !) qui ne sont pas eux-aussi proprement "scolaires", mais qui sont maîtrisés "intuitivement" par les "bons élèves" et qui sont méconnus des élèves plus en difficulté.

Ces savoirs, méthodes de travail, connaissances ou capacités sont souvent des petites choses, qui peuvent paraître "évidentes", "intuitives" aux professeurs, parents...et de ce fait, ils ne sont jamais "expliqués"... Mais l’expérience montre que ces "évidences" ou "intuitions" ne le sont pas du tout pour bon nombre d’élèves...et que leur absence contribue à mettre les enfants en difficulté !

"Expliquer l’implicite", donner des explications sur "ce qui ne va pas de soi" est assez nouveau du côté de la pédagogie, certains professeurs le font. Mais ils ne sont probablement pas assez nombreux, souvent par manque de formation/information, mais aussi parfois par des conditions d’exercice de la classe qui ne le permettent pas ou très difficilement (trop d’élèves, pas assez de temps etc.).

Développer cette capacité à s’auto-évaluer et enseigner, expliquer réellement ces "implicites" ou "évidences" qui n’en sont pas sont deux axes essentiels à travailler auprès de ceux qui aspirent à devenir "bons élèves".

Ajoutés aux ré-explications et exercices nécessaires sur ce qui n’a pas été ponctuellement compris, c’est ce qui permettra à ces enfants de progresser et de s’investir davantage dans leur "métier d’élève"...

Tout comme les adultes, les élèves peuvent donner le meilleur d’eux-mêmes lorsque ce qu’ils font a un sens pour eux, lorsqu’ils entrevoient la finalité et les étapes à franchir pour y arriver...

A côté de ce modèle du "bon élève", j’ai parfaitement conscience que pour certains enfants, se mettre dans ce "moule" du bon élève est très difficile voire presque impossible, de par leur caractère ou leur incapacité à accepter le "format" de l’école française (un prof, de nombreux élèves la plupart du temps)...ou de par leur fonctionnement personnel.

J’ai évoqué les élèves dits "en difficulté" mais il ne faut pas oublier que 30% des élèves dits "surdoués" sont aussi en échec scolaire, malgré leur capacités "hors normes"...car souvent, des problèmes autres que cognitifs se greffent : incapacité à expliquer le cheminement de leur raisonnement, problèmes comportementaux, manque de confiance en soi, etc... (plus d’infos sur des sites de spécialistes de la question comme celui-ci de Jeanne Siaud-Facchin entre autres...)

Pour tous ces enfants ou adolescents, un enseignement plus individualisé ou par petits groupes serait plus approprié, mais il y a peu d’offres dans ce domaine malheureusement...

A l’ère d’Internet, on peut espérer que le développement des plateformes d’auto-formation sur des sujets divers pourra être une autre manière de leur donner envie d’apprendre des choses sur des sujets qui leur plaisent.

Par exemple, elles pourront être d’un grand secours pour les élèves "surdoués" évoqués ci-dessus, qui pourront avancer à leur rythme rapide, selon leurs propres cheminements de pensée arborescente, tout comme pour ceux qui ont besoin d’un chemin bien balisé, étape après étape : un certain nombre de ces formations font passer au niveau suivant chaque fois que le niveau précédent est validé par une petite évaluation...(et proposent même des exercices supplémentaires en cas d’échec à l’évaluation pour enfin la réussir et aller plus loin...)

Un esprit de coopération existe déjà sur le Net (nombreux forums d’échanges ou d’entre-aide dans plein de domaines...) et on peut espérer qu’il se développera pour tous les domaines d’apprentissages...

J’espère ainsi que chaque élève pourra trouver SA ou SES façons de progresser et d’apprendre et d’avoir réellement plaisir à le faire : tout seul chez lui, en classe avec un professeur, en "classes virtuelles" sur le Net avec coopération entre pairs, programme d’apprentissage adapté et progressif ou professeur à distance, seul ou en petit groupe avec un professeur particulier... L’école sera loin d’être LE principal lieu des apprentissages, même si elle gardera toujours un statut important au niveau de l’apprentissage du "vivre ensemble"...


Accueil du site | Contact | Plan du site |

Suivre la vie du site fr  Suivre la vie du site Réussir à l’école, être un "bon élève"...   ?

Site réalisé avec SPIP + AHUNTSIC